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Eglise en deçà et Eglise au-delà

  • Fr. Guy

Jeunes et vieux en lice

Aujourd’hui, messe au « Jour du Seigneur »  pour les malades, les handicapés et les aînés rescapés du Covid. La liturgie est retransmise en direct depuis une vénérable église du pays wallon aux fondations carolingiennes. Plus de mille deux cents ans de culte chrétien en ce lieu pour rassembler aujourd’hui une ou deux centaines de retraités, mais surtout de retraitées. Hormis la statue de l’Enfant-Jésus dans les bras de sa mère, l’organiste quadragénaire que je présume rémunéré, trois gamins pêchés je ne sais où qui font office d’acolytes, la nef offre le spectacle uniforme d’un rassemblement de « La Vie montante ».

Image d’une Eglise jouant les dernières notes de sa partition sous les feux de la rampe qui rougeoient à peine, avant de s’éteindre à tout jamais.

J’espère toutefois que de plus jeunes se retrouvent ailleurs et fassent éclore et fleurir une nouvelle Eglise. Je veux y croire d’autant plus que le spectacle auquel je viens d’assister était un beau coucher de soleil qui pourrait laisser prévoir un lendemain radieux.

Je cherche donc des jeunes chrétiens, comme Diogène, muni de sa lanterne, cherchait en plein midi des hommes dans les rues de Sinope. Surprise ! Il me semble en avoir trouvé quelques-uns dans une équipée de jeunes « routiers », marchant, comme de pédestres pèlerins, de Nantes à Vézelay [1].

Qu’ils soient routiers de France, d’Europe, de Suisse ou de Navarre, peu me chaut ! L’important est qu’ils soient engagés, généreux et solidaires des plus pauvres. Ces jeunes sont les pierres de fondation d’une Eglise nouvelle dont le Christ demeure la pierre d’angle.

J’ai apprécié au passage leur opinion sur les scandales qui gangrènent une certaine Eglise. Pour eux, me semble-t-il à les écouter, ce sont là des problèmes de vieux qui ne les concernent pas. Non pas qu’ils les nient ou les ignorent, mais ils les considèrent comme la tare inévitable d’une institution composée d’hommes et de femmes pécheurs, mais « en route » vers leur conversion. Pour se faire comprendre, l’un d’eux avoua aimer sa mère sans hélas trouver chez elle le comportement qu’il aurait  souhaité. Se convertir, c’est guérir le passé pour regarder et construire l’avenir. L’un ne va pas sans l’autre.

Nous voilà donc jeunes et vieux « en route » sur le même chemin, mais chacun à son pas. En Eglise, les jeunes ne sont pas des aérolithes et les vieux ne sont pas que des pierres tombales. Un arbre ne donne du fruit que s’il est enraciné. Mais les vieilles souches pourrissent et se dessèchent quand on leur coupe toute frondaison.  


[1] KTO : Une autre jeunesse, 20 février 2023

youtube.com/@ktotv, prise d'écran

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