Epiphanie

Je pestais ce dimanche 5 janvier dans la sacristie de notre église paroissiale avant de présider la grand-messe et d’en animer seul les chants. Sans orgues pour me soutenir et pour ajouter une note de solennité à cette fête merveilleuse. Mais, – ô miracle ! – j’allais péniblement entonner l’Agnus Dei quand les orgues subitement retentirent et remplirent la nef des accents jubilatoires de la Marche des Rois de Bizet. Une musique que l’on ne peut décemment apprécier – comme la fameuse galette – que ce jour-là.

L’organiste improvisé était notre ami Irénée, musicien à ses heures. Il prenait tranquillement chez lui son petit déjeuner quand son épouse, présente à la messe, l’appela de son banc et lui fit discrètement mais impérativement savoir, comme Marie à Cana : « Ils n’ont pas d’organiste et c’est l’Epiphanie ! ». Ce que femme veut…

Le soir venu, par contre, dès le début de la célébration, Sylvain, organiste attitré, joua de tous les registres de l’instrument et en actionna toutes les pédales. Comme pour laisser éclater la joie des mages et la nôtre aussi d’être parvenus enfin au terme du voyage et de recommencer à vivre, mais en empruntant désormais « un autre chemin ».