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Etty Hillesum à mon chevet

  • Fr. Guy

Retour sur un opuscule

J’avais commis il y a quatre ans un fascicule édité à titre d’auteur et intitulé : « Après quatre-vingts ans : Dieu ».


J’ai été étonné de l’intérêt qu’a suscité le dernier chapitre de cet opuscule consacré à une relecture personnelle du « Notre Père ». Elle aurait mérité peut-être une édition particulière plus développée.

Compte tenu de mon état de santé actuel qui m’oblige pour l’instant à passer mes jours dans un Foyer protégé, j’ai relu dans mon petit commentaire ce que j’écrivais sur la demande : « Que ta volonté soit faite ! ». Je me rends compte aujourd’hui que ces notes ne relèvent pas du domaine de la réflexion intellectuelle abstraite, mais qu’elles concernent ma chair et mon esprit.

D’où mon désir de rappeler sur ce blog une réflexion d’Etty Hillesum déjà présentée dans l’édition antérieure et que je relis maintenant avec bonheur. Je n’ai pas besoin de présenter cette croyante juive, victime de la Shoa. Son Journal est mondialement connu.

Elle parle de la souffrance sans la référer à un décret divin. Mais là où elle s’impose à nous, nous ne devons pas l’esquiver. En fait, « la souffrance s’impose à chaque pas que nous faisons et pourtant la vie est belle ».

J’ai relu en particulier le dialogue émouvant qu’Etty entretient avec son Dieu :


« Cette nuit pour la première fois, je suis restée éveillée dans le noir, les yeux brillants de souffrance humaine défilant sans arrêt devant moi.


Je vais te promettre une chose, mon Dieu, oh une broutille : je me garderai de suspendre au jour présent, comme autant de poids, les angoisses que m’inspire l’avenir : mais cela demande un certain entraînement. Pour l’instant, à chaque jour suffit sa peine. Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peut nous aider, mais nous qui pouvons t’aider et ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. »

A ces mots j’ajoute les miens :

« Je sais que Dieu n’est aucunement responsable des malheurs qui m’arrivent. La seule chose que je lui demande est d’être à mes côtés quand se présente l’épreuve que je dois traverser. »  

Portrait d'Etty Hillesum, vers 1939. Wikipédia.

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