Fidélités oubliées

J’avais recensé dans ce blog « Les Gratitudes » de Delphine de Vigan.

L’intérêt et le plaisir que j’avais éprouvés à la lecture de ce roman paru en 2019 m’ont incité à me procurer « Les Loyautés », roman de la même auteure, mais publié en 2018 aux Editions Lattès.

A nouveau, j’ai admiré le talent littéraire de l’auteure et sa finesse – toute féminine – mise à l’œuvre pour décrypter ce que cachent ordinairement les gestes et les paroles qui peuplent notre quotidien.

Son propos est de faire apparaître ces fidélités bien réelles, mais oubliées depuis notre enfance et qui continent d’influencer silencieusement nos comportements d’adultes. Un processus subtil de mise à jour qui ne va pas sans nous étonner.

Le contexte du roman est parisien, mais le catalogue des fidélités « oubliées » est universel : fidélité à une enfance violée, à un père humilié, au mari ou à l’ami complice, à de humbles origines. Atavismes qui peuvent aussi devenir pervers et détruire la vie.

Un fil rouge dans cette démonstration : la triste histoire de deux jeunes préadolescents. L’un paye au prix fort le divorce de ses parents ; l’autre est victime de leur indifférence. Dans l’un et l’autre cas, le mensonge et la duplicité finissent par l’emporter. Au final, la mort règle ses comptes avec la vie.

Je me refuse à recommander la lecture de ce roman à des parents divorcés. Ils pourraient en souffrir. Bien qu’il ne soit jamais trop tard pour… aimer. Seul l’amour guérit et ramène ce qui était mort à la vie.