François, missionnaire

Je passe de longs moments à suivre sur KTO le voyage du pape au Japon.

Le courage physique de cet homme – mon contemporain – me stupéfie. Des heures sur la brèche, passant d’une rencontre à l’autre, comme si elle était la seule de la journée.

Avançant comme une chaloupe sur des jambes mal assurées.

Visiblement heureux en présence de jeunes et d’enfants.

Puis, le visage concentré et les yeux mi-clos, il prend la mesure du « scandale » produit par ses paroles claires et incisives, telle cette lame à deux tranchants dont parle la Lettre aux Hébreux.

 Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. 

Lettre aux Hébreux 4,12

Face à cet homme traqué dans sa maison romaine par des proches qui n’hésitent plus à se manifester à visage découvert, voici la foule japonaise, tantôt exubérante, tantôt figée comme une poupée de cire. 

Que pense-t-elle de ce vieux sage venu de loin ? 

Bien malin qui pourrait le dire. Le pape non plus ne le sait pas. On lui demande simplement de semer, non de récolter.