Blog

Fribourg d’autrefois et pourtant si proche !

  • Fr. Guy

Regard d’un historien qui fut aussi un témoin

Roland Bruggisser-Beaud : Les trente glorieuses fribourgeoises. Quand le ciel nous était promis, Éditions Cabédita 2019, 140 pages.

Une fois de plus, c’est le titre de l’ouvrage qui a attiré l’attention du recenseur, fribourgeois émigré depuis plus d’un demi siècle, qui ne renie pas ses racines, se passionne à les déterrer et se réjouit quand il lui arrive de les mettre en lumière.

Ce préambule pour dire que je rejoins les préoccupations et la sensibilité de l’auteur qui après avoir passé sa vie active à enseigner l’histoire à des adolescents fribourgeois se retrouve maintenant immatriculé à l’université de son canton, dans l’espoir de décrocher un master en histoire contemporaine.       

Roland Bruggisser est donc passionné d’histoire et même d’histoire locale. Le propos de son livre est d’annoter les changements, ou plutôt les bouleversements, qui ont affecté de 1945 à 1975 la vie des Fribourgeois. Tout particulièrement, les habitants du quartier d’Alt en ville de Fribourg, là où il est né et où il a grandi. Le voilà aujourd’hui comme un grand-père qui narre à ses petits-enfants ce que furent les mutations sociales, techniques, politiques, culturelle ou religieuses au cours de trois décennies auxquelles l’auteur décerne le titre un peu fané de « glorieuses ».

L’année 1945 est le début de la fin de la suprématie du régime conservateur et clérical qui depuis un siècle imposait sa loi à toutes les facettes de la société fribourgeoise. C’est aussi l’avènement du libéralisme économique et financier qui va aligner ce canton rural à ses voisins industrialisés. Trente ans de prospérité et de « développement » continu. Puis, sont survenues bien des désillusions qui ne sont pas le sujet de ce livre.

On ne lira pas cet ouvrage comme une étude scientifique, mais comme un florilège d’anecdotes, sans ordre trop précis, servi par un style très familier, parfois à la limite de la vulgarité. L’auteur a tenu à illustrer son livre par quelques photos d’amateur. J’ai retenu non sans amusement une lettre officielle datée du 4 mai 1953 émanant de l’évêché de Fribourg adressée à une personne dont l’identité a été caviardée sur la photo l’autorisant à lire des livres mis à l’index. Une autorisation valable pour trois ans, renouvelables. O tempora ! O mores ! Ce document à lui seul témoigne de la profondeur abyssale du ravin qui nous sépare des « Trente glorieuses ».

Une ancienne photo-planche anglaise de Fribourg (Picryl)

Retour

Commentaires

×

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner un nom valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner une adresse email valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Google Captcha Is Required!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont requis.

Soyez le premier à commenter