Genève et la Suisse

Il me souvient d’un panneau de circulation fiché sur la rive droite de Genève indiquant : « Vers la Suisse ».

Information bienvenue pour ceux qui auraient oublié que la ville sise au bout du lac du même nom est une enclave que le Congrès de Vienne (1815) a rattachée à la Confédération helvétique.  Une décision qui ne fut pas du goût de tous ses habitants. Y compris l’Abbé Vuarin, premier curé catholique de Genève depuis la réformation de 1536, lequel aurait bien aimé demeurer français.

J’imagine que ce fut aussi le cas des habitants d’une dizaine de communes catholiques françaises et sardes annexées à la Suisse à cette occasion, sans qu’on ne sollicitât leur avis.

Ne nous étonnons donc pas si tout au cours du XIXème siècle les catholiques genevois tentèrent de créer un évêché autonome, distinct de celui de Lausanne et Fribourg qui les avait absorbés. Un rêve ou une chimère qui ne s’est éteint qu’au cours de ces dernières décennies, les catholiques de Genève ayant mieux à faire que s’étriper avec leurs « frères » protestants pour une question de géographie ecclésiastique.

L’histoire cependant laisse des blessures qui prennent du temps à se cicatriser.

Ainsi, les Dominicains ne purent se réinstaller à Genève aussi vite qu’ils l’avaient espéré. Ils durent patienter dix ans à Annemasse avant que leur communauté pût pénétrer en 1962 la ville de Calvin.

Ce blog se propose de narrer un jour ce que fut ce prélude ou ce purgatoire à l’établissement d’un couvent dominicain au Chemin de Grange-Canal, dans la commune genevoise de Cologny. Là où il se situe encore aujourd’hui.

Tout ceci pour constater que l’intégration ou l’assimilation des catholiques à une culture particulière ne va pas de soi.

Même s’ils se flattent d’être universels.