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Jacques

  • Fr. Guy

... dont je présiderai les obsèques dans deux jours

Sur ma table, le dernier livre publié en 2010 par Jacques dont je présiderai les obsèques dans deux jours. Son titre : Paroles à méditer (Editions Saint-Augustin). Douze brèves méditations fondées sur des textes bibliques. Elles ont permis à l’auteur de « cheminer dans sa foi ».

Jacques s’y livre tout entier. Son portrait intérieur se dévoile à chaque page. Y compris le zèle missionnaire qui le brûlait de transmettre à d’autres ce qui le faisait vivre.

Donc, paroles d’un croyant, âgé de 78 ans quand il les coucha sur le papier. Il se présentait lui-même comme « père de famille, éducateur, romancier et essayiste ». Et il fut d’abord, selon ce qu’il écrit, « prêtre catholique ».

Je n’ai pas connu l’éducateur et je n’ai pas lu tous ses livres. Mais j’ai fréquenté à sa retraite cet homme qui fut « prêtre catholique ». Je précise qu’il l’a toujours été. Du moins dans son cœur et son désir. Surtout à travers sa souffrance de ne pouvoir servir en toute légalité ecclésiale des hommes et des femmes affamés d’eucharistie et de paroles d’évangile.

Ce drame ne l’a pas empêché de vouer une affection peu commune à Mado, son épouse bien-aimée et son amie de toujours. Elle lui donna ses deux fils.

A quelques reprises, nous avons échangé, Jacques et moi, sur sa situation. Jeune vicaire, il fut très présent auprès des jeunes de sa paroisse genevoise, particulièrement dans les rangs de la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique) très vivante à cette époque. Il m’a répété que ce fut cet engagement pastoral qui motiva son choix d’être prêtre et non le célibat vécu comme une contrainte pour y parvenir. Le vent des réformes conciliaires lui fit espérer que le temps était venu d’y mettre fin. Dure déconvenue. Alors que le Concile tolérait que des hommes mariés puissent être ordonnés au diaconat, il se tut sur une perspective semblable en vue de la prêtrise.

Dix ans après la rédaction du livre de Jacques, le Synode sur l’Amazonie a ranimé ce débat, mais sans vraiment le conclure, suscitant aux faux espoirs des prises de positions extrêmement intransigeantes. Jacques aura quitté notre monde sans être apaisé sur ce point.  Mais tout devient clair sous les reflets de l’éternité.

© Éditions Saint-Augustin

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