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L’évangile aux Romains

  • Fr. Guy

Sur un essai de Sandro Veronesi

Sur ma table, un livre de 190 pages. Son auteur et son titre : Sandro Veronesi : Selon saint Marc. Essai traduit de l’italien par François Rosso, publié chez Grasset à Paris en 2017.

A vrai dire, je ne connais rien de ce Sandro Veronesi, architecte de formation, écrivain italien de renom dont sept ouvrages traduits en français ont paru chez des éditeurs parisiens. Non pas exégète professionnel, bien qu’il ne soit pas indifférent à la question synoptique ou à la méthode historico-critique. Il s’affirme aussi non croyant, mais désireux à travers « son » Marc d’en savoir davantage sur l’identité de ce Jésus de Nazareth, le héros de ce récit.

Un principe de base – vérifié ? – commande tout l’ouvrage : Marc est l’interprète de Pierre et son évangile s’adresse aux Romains du premier siècle. Et Véronèse, comme Marc, sait de qui et de quoi il parle quand il s’agit de « Romains ». Ils connaissent leur tempérament, leurs défauts, leurs vices, mais aussi leurs attentes. Le deuxième évangile s’est construit selon cette perspective. Un seul exemple suffira.  Pas de sermon sur la montagne chez Marc. Ce long discours entrelacé de références juives ennuierait à coup sûr des lecteurs plus intéressés aux faits qu’aux théories. Mais alors, pluie de détails sur l’emprisonnement et la décapitation du Baptiste.

Aucun lien dans ce livre avec des biblistes connus, mais plusieurs avec des artistes, des chanteurs ou des écrivains à la mode, invités par l’auteur à éclairer les propos de Marc. Autre singularité : l’abondance de notes que l’auteur conseille de ne pas consulter une à une au fil des pages, mais de les lire en suivi et en entier quand le lecteur sera parvenu au terme du texte principal. Pour l’avoir expérimentée, j’ai trouvé cette méthode enrichissante. J’avais l’impression d’aborder un nouveau livre sur le même sujet.

Alors, « Marc aux éclats » ? J’emprunte cette expression à un auteur juif, Marc-Alain Ouaknine. Selon lui, toute la Bible doit être lue « aux éclats ». Le pain de la parole est servi. Sur la table ou sur l’herbe, comme au jour de la multiplication. Service à volonté ! Non pas sur assiette, mais selon les capacités du convive. Comme dans les bons restaurants.

© Grasset

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