La lutte pour le climat n’a rien d’un jeu vidéo

Ce vendredi 27 septembre à Genève, le tram qui devait me ramener chez moi s’immobilise après m’avoir prévenu en cours de parcours.

Place à une manifestation pour « le climat » !

Je suis contraint de pérégriner en rasant les murs pour laisser passer quelques centaines de jeunes collégiens et collégiennes qui envahissent la chaussée et les trottoirs attenants.

Pas une once de d’agressivité sur leurs visages, heureux d’avoir séché leurs cours – avec l’autorisation de leurs parents, ai-je appris par la suite – pour « la bonne cause ».

Mais se rendent-ils compte que ce sont les voies piétonnières qu’ils occupent et celles réservées aux transports publics ? Pourquoi ne protestent-ils pas aux carrefours des autoroutes ou sur les pistes de l’aéroport ?  Ils affronteraient des véhicules et des engins plus dépensiers de carbone que ces pauvres piétons et ces malheureux trams qui ne carburent pas à l’énergie fossile.

Tout cela me paraît léger et même puéril, vu la gravité de la situation qui n’a rien d’un jeu d’enfants.

D’autant plus que l’immense majorité de ces jeunes manifestants ne se rendra pas aux urnes dans trois semaines pour élire des députés fédéraux qui pourraient prendre quelques timides mesures pour remédier à ce climat déréglé. Mesures évidemment symboliques et dérisoires. Emplâtres sur une jambe de bois, au regard des dégâts irréversibles causés par les plus grands pollueurs de la planète : ceux qui parlent chinois, américain, russe, hindi et maintenant brésilien.

Non, la lutte pour le climat n’est pas un jeu vidéo. Elle est rude et intercontinentale.