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La messe est (bientôt) finie ?

  • Fr. Guy

Guide de randonnée pour ceux qui s’ennuient à la messe

Nicolas Burle, La messe est (bientôt) finie ? Guide de randonnée pour ceux qui s'ennuient à l'église (Paris, Éditions du Cerf, 2020)

Une fois de plus, le titre et la photo de couverture de ce petit livre, format poche de 116 pages, édité au Cerf, ont servi d’appât ou d’hameçon. Nicolas Burle, son auteur, est un frère dominicain, tout à son aise dans une troupe scoute et au sein d’autres mouvements de jeunes. A priori, le plaisir de le lire s’ajoutait à l’intérêt du sujet.

C’est vrai, le style alerte, provocant, interpelant, plein d’humour de la première moitié de l’ouvrage m’a fait souvent sourire. Tant ses propos et ses mises en scène me paraissaient criants de vérité. Mais parvenu, non sans peine je l’avoue, à la fin du livre, je restais sur ma faim.

Je serais bien mal placé pour reprocher à l’auteur le motif qui l’a poussé à écrire. A savoir son désir de combler le jeûne eucharistique imposé par le confinement en proposant une catéchèse de la messe à ceux qui en étaient privés. Je me suis livré moi-même à ce genre d’exercice et j’en connais donc un peu les risques et les limites.

La première difficulté est de circonscrire tant soit peu le lectorat que l’on veut intéresser. Pour quel public le frère Nicolas écrit-il son livre ? Pour les jeunes qu’il fréquente ? Mais les voit-on à la messe ? Pour leurs grands-parents ? Mais ne leur arrive-t-il pas de s’y ennuyer eux aussi ?

J’ai la malice de supposer que les quelques jeunes qui auraient entamé la lecture du livre ne l’aient abandonné en cours de route. Précisément au moment où les choses commençaient à devenir sérieuses. A la rigueur, ils ont accompagné l’auteur dans son interprétation du récit biblique des disciples d’Emmaüs, tout en s’étonnant comme moi que celui dont l’évangéliste tait le nom pourrait bien être Madame Cléophas, que l’évangile de Jean place avec d’autres femmes au pied de la croix de Jésus.

Passent encore ces « détails », mais se livrer en quelques lignes à une explication « théologique » de la mort sacrificielle du Christ, du mode de sa présence à la messe, de la résurrection des corps en recourant aux catégories aristotéliciennes, dépasse mon entendement et sans doute celui des jeunes et moins jeunes qui « s’ennuient à la messe ». Je souhaite évidemment me tromper et demeurer bienveillant. 

Mieux vaut vivre la messe que tenter de l’expliquer en bon cartésien. Ou alors, se laisser emporter par ses mots et son rituel, hérités de deux millénaires de pratique et de foi chrétiennes. Quitte à laisser ouvertes des questions que la prière et le silence pourraient élucider un jour.

N’aime-t-on pas chanter : « Il est grand le mystère de la foi ! » ?

© Éditions du Cerf

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