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La « Saint-Barthélemy » en question

  • Fr. Guy

Un propos malheureux ?

Je reviens sur ma dernière vidéo diffusée le 24 août dernier sur ma chaîne YouTube. Elle voulait évoquer le massacre de la « Saint-Barthélemy », particulièrement commémoré cette année, 450 ans après cette odieuse tragédie survenue le jour de la fête liturgique de l’Apôtre du même nom.

Des échos me sont parvenus, pas tous positifs. Je puis le comprendre, puisque j’ai dit que catholiques et protestants s’étaient « entre-massacrés » ce 24 août 1572 à Paris, ainsi que les jours suivants dans d’autres villes de France. Ce n’était sans doute pas mon intention, mais une erreur d’élocution qui peut survenir inopinément dans un discours oral, rapide, improvisé et sans reprise possible, comme le veut ce genre de vidéo.

Bien sûr, ce fut ce jour-là un massacre de protestants exécutés par des catholique. Les causes, on le sait mieux aujourd’hui, ne furent pas que religieuses. La politique, plus particulièrement la lutte pour le pouvoir, et même l’économie, ont eu leur part de responsabilité.

Par ailleurs, cet événement particulièrement odieux ne fut hélas qu’un épisode des « guerres de religion » qui pendant des décennies ont meurtri non seulement la France, mais toute l’Europ occidentale (y compris la Suisse) et firent des victimes qui ne furet pas toutes protestantes. (Parmi tant d’autres, les Irlandais pourraient en témoigner.).

Ce qui m’a le plus surpris dans les réactions que j’ai enregistrées est l’ignorance – celle des jeunes en particulier – de notre histoire religieuse. Y compris cette « Saint-Barthélemy » dont le fameux « jeûne genevois » devrait chaque année en perpétuer le douloureux souvenir. Soyons francs. Combien d’habitants de Genève font le lien entre ce massacre et le jour de congé férié du jeudi qui suit le premier dimanche de septembre ?

On peut regretter cette ignorance et plus encore cette indifférence. Mais n’est-elle pas préférable à des demandes rituelles de pardon pour des crimes dont on ne s’estime pas responsable ? N’y a-t-il pas suffisamment d’ordures à balayer aujourd’hui devant nos portes plutôt que verser des larmes hypocrites sur la barbarie de nos ancêtres ? Un historien protestant genevois faisait récemment remarquer avec raison que les catholiques de ce temps sont plus proches des réformés d’aujourd’hui que de leurs coreligionnaires du 16ème siècle. Et vice-versa.

C’est pourquoi, à la fin de cette vidéo, je retournai ostensiblement mon étole rouge pour en faire apparaître une blanche. Une verte, couleur de l’espérance, aurait mieux convenu. Non que je renie notre passé, si douloureux soit-il, mais nous avons mieux à faire. Plutôt que remuer de vieux conflits, les protestants et les catholiques de notre temps feraient mieux de s’unir pour sauvegarder ce qui reste de chrétien dans leur vie.

Le frère Guy dans sa dernière vidéo à l'occasion de la fête de Saint-Barthélemy (image : capture d'écran de YouTUbe)

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