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La semaine interreligieuse

  • Fr. Guy

A Genève et partout

Le saviez-vous ? La première semaine de novembre est aussi une semaine dite  « interreligieuse ». A Genève, comme dans le reste de la Suisse.

A Genève précisément, cette semaine va commémorer le trentième anniversaire de la « Plateforme interreligieuse » de cette ville et du canton du même nom. A l’origine, une poignée de chrétiens passionnés par cette question – certains avaient passé plusieurs années dans un univers religieux distinct de celui de leurs origines – ont décidé de se rassembler et d’inviter dans leur groupe des croyants appartenant à des communautés non chrétiennes présentes dans la cité de Calvin, devenue de moins en moins calviniste et de plus en plus internationale.

Les diverses dénominations religieuses de cette ville – du moins les plus importantes – se sont faites représenter dans cette Plateforme par des délégués, sans pour autant être contraintes à en avaliser toutes les décisions. C’est ainsi que le signataire de ce blog, accompagné d’une laïque et d’un laïc, a représenté pendant des années l’Eglise catholique romaine sise à Genève.

La Plateforme s’est donnée une charte qui impose à ses membres le respect et l’écoute mutuels. Elle leur demande de se garder de tout préjugé et de confondre la Plateforme avec une base de prosélytisme. Son but est de favoriser le dialogue, d’éliminer les sources de tensions locales et internationales dues à la religion et de proposer des actions propices à rétablir ou maintenir la paix religieuse. Ce qui, selon les cas, ne va pas sans dénoncer le mal commis. Chaque décision de la Plateforme nécessite, si ce n’est le consentement unanime de ses membres, du moins leur accord tacite. On comprend que cette dernière disposition implique de longues et parfois difficiles discussions, concessions et compromis avant de parvenir à un consensus satisfaisant.

Je pourrais citer à ce sujet certaines interventions auxquelles je pris part : manifestations et déclarations pour la paix et la justice au Proche-Orient, soutien aux coptes d’Alexandrie après un attentat dans une de leurs églises, apaisement des tensions entre musulmans de Genève, réaction contre l’interdiction constitutionnelle de construire des minarets en Suisse, etc. Et combien d’interventions positives au cours de la semaine interreligieuse, de visites de communautés, de discussions avec les autorités concernées pour promouvoir un enseignement d’histoire des religions de qualité dans nos écoles publiques. Et j’en passe.

Ceci dit, notre Plateforme est exposée à la tentation de se faire valoir en se fondant dans un programme officiel ou officieux, militant pour le « vivre ensemble » entre citoyens fréquentables par-delà et au-delà de leurs convictions religieuses. Si la Plateforme cédait à cet attrait, elle perdrait sa spécificité et son intérêt pour devenir un organisme d’intégration sociale. Non qu’elle soit indifférente à cet effort convivial, mais ses préoccupations se portent d’abord sur le « dialogue interreligieux », sur nos credos respectifs qui sont à la base de nos différences. Ce qui exige du courage, de la patience et, bien sûr, de la compétence pour aborder ces questions. Seuls ces échanges « religieux » nous apprennent à nous connaître en profondeur. Ils nous permettent aussi d’espérer de voir un jour surmontées nos différences culturelles qui n’en sont que les épiphénomènes.

Notre Plateforme n’a pas encore dit son dernier mot.

Image d'un olivier provenant d'un album de vues de la Riviera française et italienne dans la collection de tirages photochromes de la Bibliothèque du Congrès à Washington, 1890. Picryl.

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