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Le chemin qu’on emprunte

  • Fr. Guy

Poème et Evangile

Une fois de plus, j’héberge dans mon blog un texte lumineux de notre amie Sophie qui me donne à penser. Je m’en explique à sa suite.  

« On peut dire prendre un chemin, je préfère dire que je l’emprunte. Avant de m’y engager, je m’adresse à la brise, au couvert des arbres, ou encore à l’oiseau qui en guette l’entrée. Je leur demande puis-je passer ?

Je dis emprunter un chemin pour me rappeler : rien ne m’appartient, ni le chemin, ni la terre, ni la pierre dont il est fait, ni les mains qui l’ont tracé – fussent-elles des mains aimées – et à peine mes pieds qui l’estampillent.

J’ai beau choisir entre quelles collines me faufiler, quel roc contourner, quel sommet gravir, quel creux épouser, quelle eau franchir, quelle autre laisser, vers quel rivage tendre, suis-je vraiment maîtresse de la portée de mes pas ? Je ne sais pas où s’en va le sentier, de l’autre côté de la colline, ni qui je vais rencontrer à la croisée.

Pourtant j’aime les chemins. Surtout ceux que les bêtes traversent une fois la nuit tombée, lièvres, renards, cerfs et biches surgis des fourrés. Les chemins de pierres, érodés par le temps, où passent d’autres, avant et après moi et qui font peut-être l’assurance de mon pas. Les sentiers qui bordent les prairies sèches, foisonnant d’ombelles et d’herbes folles en été. Et en automne, les chemins de lisière, tapissés de feuilles couleur de feu.

Je dis emprunter un chemin comme si nous étions de simples passagers. Car la vie est un voyage et je me souviens de son va-et-vient.

On cherche la voie, on la quitte, on la perd, on la retrouve, on la redoute, on la désire, on y va, chacun de son pas. »

Sophie Parlatano Erbrich

 

Ce texte m’inspire. Il me parle de ce chemin qui est Jésus. N’a-t-il pas dit : « Je suis le chemin » (Jean 14,6).

Un chemin que j’ai emprunté, sans l’avoir moi-même aménagé.

Un chemin déjà piétiné par les multiples passants qui m’ont précédé ou accompagné. D’autres n’ont fait que le croiser, d’autres encore l’ont suivi quelques pas avant de l’abandonner et de le rayer de la carte de leur itinéraire. Mais des millions et millions d’humains l’ignorent encore.

Un chemin dont il m’arrive parfois de perde la trace, effacée par le doute ou le « divertissement ».

Un chemin sans marques ni balises quand la foi devient « nuit obscure », celle de Jean de la Croix ou de Mère Teresa.

Un chemin qui réapparaître à la lumière de l’étoile, quand les mages quittent le palais d’Hérode.

Un chemin qui me conduira, j’espère, vers ce « Dieu que je cherche dès l’aube, après lequel languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » (Psaume 62).

Un chemin dans le bois de Pontoise, Camille Pissarro, 1879. Wikipédia.

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