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Le Coran des historiens

  • Fr. Guy

Une rédaction tardive

L’IDEO (Institut d’Etudes Orientales) du Caire est sans doute un des plus prestigieux centres de recherches en islamologie. Nos frères dominicains le dirigent et l’animent avec une remarquable compétence.

Le dernier Bulletin de l’IDEO (6 mars 2020) fait état de la publication récente aux Editions du Cerf, dominicaines elles aussi, d’un ouvrage très important consacré à l’histoire de la rédaction du Coran : Le Coran des historiens, sous la direction de Mohamed Ali Amir-Moezzi et de Guillaume Dye

Le Coran des historiens se compose d’un volume regroupant vingt études historiques et de deux volumes d’analyse systématique des 114 sourates du Coran.

 

Le commentaire de l’IDEO en précise la teneur et la portée :

« Si la tradition exégétique musulmane classique considère le Coran comme un point de départ, et s’attache surtout à en expliciter les points obscurs en faisant référence à la vie et aux paroles du Prophète, la tendance contemporaine de nombreux chercheurs en Occident est de le considérer comme un point d’arrivée, c’est-à-dire comme le produit de l’Antiquité tardive, qui recueille des traditions religieuses, philosophiques et culturelles antérieures. Une troisième voie consiste à l’étudier seul, ni dans son contexte antique tardif, ni dans sa réception musulmane. 

« Ce Coran des historiens choisit résolument cette deuxième voie, celle de l’Antiquité tardive. (…) La vision de Guillaume Dye sur le Coran est celle d’un texte complexe, composite, ni l’œuvre d’un seul homme, ni livre fermé, mais un recueil ouvert qui se construit très progressivement en discussion avec ce contexte de l’Antiquité tardive.

« Contrairement à l’hagiographie musulmane qui donne au calife ʿUṯmān (m. 35/656) le rôle d’éditeur du texte sous sa version consonantique finale, Guillaume Dye identifie le règne du calife omeyyade Abd al-Malik (m. 86/705) comme le contexte politique et culturel qui a le plus influencé le texte. »

Inutile d’insister sur l’importance de cet ouvrage qui pourrait non seulement intéresser les chercheurs, mais soulever quelques remous auprès de musulmans fidèles au discours traditionnel sur l’origine et la composition de leur Livre sacré.

© Éditions du Cerf

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