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Le couvent de Genève

  • Fr. Guy

... et le Mont Sainte-Odile

Chez les Dominicains, le fait d’assumer un service communautaire n’empêche pas de répondre à d’autres appels hors couvent. Vulgairement, on appelle « coiffer plusieurs casquettes » ce cumul de fonctions sur la tête d’un seul homme ».

Encore faut-il le faire avec à propos et élégance.

Ainsi, le prieur du couvent de Genève est aussi chapelain du sanctuaire alsacien du Mont Sainte-Odile et coopère de ce fait à l’organisation des prochaines festivités en mémoire de sainte Odile, vénérée depuis mille trois cents ans sur une élévation qui domine la plaine du Rhin.

La sainte serait décédée en 721 et son tombeau ne cesse depuis lors d’accueillir des pèlerins qui affluent de toute la plaine alsacienne et même au-delà.

Un autre anniversaire est célébré cette année au Mont Sainte- Odile : quatre-vingt-dix ans d’« adoration perpétuelle » sur cette sainte montagne. Les spectateurs et autres internautes ont été sans doute intéressés par la présentation qu’en a faite sur KTO au soir du 29 juin dernier notre prieur-chapelain, entouré de cinq laïcs responsables de cette dévotion.

 

Une fondation aux couleurs alsacienne née du désir d’un évêque de Strasbourg des années 30 de faire du sanctuaire du Mont Sainte-Odile un petit « Montmartre » alsacien, avec adoration continue, à l’instar de celle qui se déroulait dans la basilique parisienne.

Excellente idée, mais à qui en confier la réalisation ? A des religieuses contemplatives, bien évidemment. A l’époque, ce choix allait de soi. Des communautés féminines de style monastique se sont succédées sur le Mont jusqu’au jour où, atteintes elles aussi du virus de pénurie, l’autorité diocésaine dut prévoir leur remplacement par des laïcs, hommes et femmes. Ce fut le grand miracle de sainte Odile qui ouvrit les yeux du clergé sur la richesse spirituelle de tous les baptisés.

Bien sûr, il fallut adapter à l’état laïc les conditions physiques de l’adoration perpétuelle, sans pour autant la supprimer. Dans le Haut et le Bas Rhin se sont constituées des équipes de retraités qui passent une semaine à Sainte-Odile, présents en alternance, de nuit comme de jour, devant le Saint-Sacrement.

Une organisation minutieuse prévoit le rythme de prière des adorateurs et bien sûr leur hospitalité (à leurs frais !) sur les lieux. Apparemment aucun problème de recrutement. Il se fait par osmose, cooptation ou sous la forme d’un héritage spirituel transmis de père en fils. A chaque heure sur la montagne, des intercesseurs, comme autrefois Moïse les bras étendus et soutenus, prient pour leurs frères et leurs sœurs demeurés dans les brumes de la plaine.

Même en période de confinement la chaîne ne fut pas rompue. Alors que l’accès au Mont étai interdit, l’adoration se poursuivit en Alsace à l’intérieur de petits groupes « domestiques » reliés les uns aux autres.

Vraiment, l’Esprit souffle où il veut et comme il veut. Souvent a proximité des souches de vieux chênes abattus ou asséchés.

Un monde ancien s’en est allé. Un nouveau monde est déjà né. Ne le voyez-vous pas ?   

Le Mont Sainte-Odile en Alsace : chœur, tour et statue de sainte Odile (photo : Wikipédia / © Jörgens.mi / CC BY-SA 3.0. La photo a été recadrée.)

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