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L’ONU et les Dominicains suisses

  • Fr. Guy

Une cohabitation qui se cherche

Dans un précédent billet paru sur ce site, je faisais état de la relève du responsable de la Délégation de l’Ordre auprès des Nations-Unies et rappelais brièvement les origines et le développement de cette mission.

J’y reviens aujourd’hui, soulignant un aspect particulier : quelles sont les relations qui lient cette Délégation à la Province dominicaine suisse, au couvent de Genève en particulier ? Les internautes peuvent recourir au texte que je faisais déjà paraître sur ce sujet le 17 mars 2019 sur le site de la Province dominicaine suisse sous la rubrique « Genève ». Quant aux amateurs d’archives peuvent consulter le numéro de la revue dominicaine Sources de septembre octobre 2002 dont le dossier « Droits humains – Droits divins » est essentiellement consacré au travail de la Délégation à Genève en ces années-là.

Dès les origines en 1996, le frère Philippe LeBlanc qui était chargé d’établir les fondements de la présence dominicaine auprès des institutions onusiennes de Genève fut l’hôte régulier de notre couvent. Acadien, donc bilingue, Philippe était très à l’aise dans le milieu international, un peu moins dans la pastorale de l’Eglise locale. Mais enfin, ce n’était pas le premier objectif de sa mission à Genève !

Philippe LeBlanc sut nous intéresser à son travail en nous permettant d’accueillir dans nos murs et à notre table de nombreux frères et sœurs provenant des quatre coins du globe, chargés de soutenir l’une ou l’autre de ses interventions à la tribune de la Commission ou de la Sous-Commission des Droits de l’Homme. J’ose croire que je ne fus pas le seul frère du couvent de Genève à bénéficier de cette chance inouïe d’ouvrir ses yeux aux problèmes du monde, grâce à des témoins authentiques qui les vivaient sur le terrain. Ces passages d’hôtes internationaux apportèrent un nouveau souffle à notre communauté. Les autorités provinciales le reconnurent et allouèrent pendant des années au couvent de Genève une allocation – modeste – qui devait lui permettre d’honorer les frais de son hospitalité.

Les derniers chapitres de la province suisse (2015 et 2019), pour ne parler que de ceux-ci, se félicitèrent des relations établies entre le couvent de Genève et la Délégation de l’Ordre auprès des Nations Unies. Ils allèrent jusqu’à souhaiter que le frère responsable de cette Délégation soit « assigné » au couvent de Genève. Ce qui ne fut pas le cas du frère Philippe LeBlanc qui demeura assigné au couvent de Toronto (Canada) jusqu’à sa mort, survenue en 2017.

Son successeur, le frère Olivier Poquillon, fut assigné quant à lui au couvent de Genève. Mais cette assignation ne fut pas reconduite pour le frère Mike Deeb qui cumulait la charge de promoteur de l’Ordre pour Justice et Paix et celle de responsable de la Délégation à Genève. A ce double titre, il fut assigné à Rome au couvent Ste-Sabine, siège de la curie de l’Ordre. J’imagine que ce sera encore le cas du frère Aniedi Okure qui vient d’être nommé pour lui succéder, investi lui aussi de ces deux charges.

De toute évidence, l’intensité et la chaleur des relations couvent-délégation dépendent de la qualité et de la régularité des informations mutuelles et surtout de l’intérêt manifesté par chacun pour le travail de l’autre. Je suis convaincu que notre couvent de Genève a besoin de ce souffle international, mais je reste aussi persuadé que la Délégation de l’Ordre à l’ONU à tout avantage à être insérée au sein d’une famille dominicaine locale, surtout quand celle-ci est dotée d’une paroisse. La Délégation a besoin de cette assise qui lui permet de vérifier sur le terrain la portée réelle de ses déclarations verbales et de ses autres interventions à l’ONU. Elle peut aussi dans ce milieu qui lui est proche et naturel se constituer un groupe d’amis, de bienfaiteurs et de bénévoles dont elle a un urgent besoin pour assurer sa survie.

Un autre facteur dont il faudrait tenir compte dans ce bilan particulier est la crédibilité de l’institution onusienne elle-même qui a tendance à se dégrader au fil des années. Cette perte de confiance peut aussi altérer celle que l’on met dans notre représentation auprès de l’ONU et même faire douter de son efficacité et de son maintien. Mais ceci est le sujet d’un autre débat qui pourrait donner lieu à un nouveau billet sur ce site. Donc, à bientôt !

(un.op.org)

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