Lorsque l’enfant paraît

Une fois de plus, les lectures bibliques, celles de ce dernier samedi d’Avent en l’occurrence, attestent l’origine hébraïque de notre christianisme.

Jésus survient après de nombreux précédents qui s’échelonnent dans la longue histoire d’Israël. Les signes qui accompagnent sa naissance annonçaient déjà la venue au monde des « héros » que nos Ecritures chrétiennes considèrent comme les devanciers du Christ ou du moins ses lointaines figures.

Tous sont le fruit d’un sein stérile, miraculeusement fécondé et ouvert grâce à une intervention divine. Le même refrain pour fêter cet événement : « Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 2,37). Ou « Y a-t-il rien de trop merveilleux pour le Seigneur ? » (Genèse 18,14).

Ce répons a salué d’abord la naissance d’Isaac dont la mère se disait « usée », « ayant cessé d’avoir ce qu’ont les femmes ». Même scénario pour faire naître Samson et Samuel et, bien sûr, Jean, le fils d’Elisabeth que son mari jugeait « avancée en âge ». Chaque fois, un enfant inattendu ou qu’on espérait plus est accueilli comme une « merveille » de Dieu.

C’est donc l’enfant qui est au centre de la scène. Le « merveilleux » qui entoure sa naissance n’est que le signe de son importance. C’est l’enfant qu’il faut regarder, sans trop fixer son attention sur le doigt qui le montre.

L’enfant ! Les chrétiens lisent les traits de Dieu dans le visage d’un nouveau-né dont on nous dit qu’il naquit une nuit proche d’un caravansérail de Palestine.

L’enfant c’est bien sûr « la petite merveille » que les grands-parents rêvent de tenir dans leurs bras quand nous reviendra « le temps des cerises ».

L’enfant c’est aussi ce petit être chétif de mon pays, méprisé et mal aimé dont ne cessent de parler ces jours nos medias romands.

Autant d’enfant que le Père reconnaît comme siens et en qui, à l’égal de son Fils, il met toute sa joie.