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Marie Cénec

  • Fr. Guy

Petite anthologie

Quelques glanures cueillies dans l’enclos de Marie Cénec. Extraits de son dernier livre : « L’insolence de la parole ».  

La pasteure

« Les pasteurs sont des êtres de passage qui peuvent aider à passer les grands seuils de la vie. C’est un privilège et aussi une responsabilité. » (p.23)

« Si j’ai le trac chaque fois que les cloches se mettent à sonner pour annoncer le début du culte, il m’arrive de connaître une joie sans pareille quand je sens qu’une complicité s’établit avec les personnes présentes. » (p.66)

« Est-ce mon origine qui me rattrape ? Dans le cadre de mon ministère, je suis engagée dans l’œcuménisme. Dans une église catholique, une part de moi-même a l’impression d’être chez elle, une autre éprouve un sentiment d’étrangeté face à certains rites ou des opinions théologiques. Mais je me sens totalement à ma place au cœur des célébrations et des dialogues avec mes frères et sœurs catholiques. » (p.77)

Une parole libre et vraie 

« J’ai soif d’une parole qui sonne juste. Ou au moins d’un silence. » (p.24)

« Peut-on parler librement si l’on ne s’accorde pas le droit de douter ? La quête de la vérité perd alors toute beauté, tout intérêt. » (p.27)

« Je me méfie du 'Dieu d’amour', compris comme la seule définition possible de Dieu. Trop souvent, le discours d’amour sur Dieu est lié à une affectivité infantile, Dieu étant celui qui doit combler nos manques, nos frustrations. » (p.31)

Une foi en recherche d’intelligence

« … dans la solitude et le travail intellectuel je m’affranchissais avec détermination. Je me consacrais à l’étude avec délectation. J’ai toujours aimé cela. Encore maintenant. Une journée sans lecture ou sans écriture est une journée perdue… Il est si facile de ne plus réfléchir, de se laisser aller à l’émotion et à la spiritualité seules... » (p.54-55)

 « La religion n’est pas en perte de vitesse, elle est simplement en perte de profondeur. » (p.76)

Quand vient le soir

« Ce sont souvent les plus âgés qui ont l’audace de me confier qu’ils ont lâché beaucoup de croyances et convictions, ils ont laissé leur foi être épurée dans le creuset du temps, ils avancent vers la mort en s’inclinant devant le mystère. » (p.81)

« S’il faut bien mourir un jour, autant mourir debout – Jeune fille, lève-toi – Thalita koumi – afin de laisser la trace la plus tenace possible derrière soi… Pied de nez à l’inanité de toute existence humaine. »

« Si je ne peux pas me révolter contre ma finitude, je veille en moi sur cet esprit de révolte contre tout ce qui éteint l’être. Si je m’obstine à enfiler ma robe noire à rabat et à prendre la parole dans un temple ou une église, c’est que je crois que rien n’est jamais perdu. » (p. 92-93)

Iris en déesse de l'arc-en-ciel, Gaetano Matteo Monti, 1841, au Kunsthistorisches Museum de Vienne (image : Manfred Werner (Tsui)/Wikipedia. Cette image est sous licence Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0). L'image a été recadrée.)

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