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Ordinaire ou extraordinaire ?

  • Fr. Guy

Le rite de la messe en question

Le pape François serre la vis en matière liturgique. Depuis Benoît XVI, soutenus par une frange de catholiques traditionalistes, les « vieux croyants » relèvent la tête.

La messe tridentine tolérée dans le but de rallier quelques lefèbvristes égarés devient de moins en moins « extraordinaire ». Elle rassemble autour d’elle les nostalgiques des pratiques liturgiques traditionnelles, auxquels ont pu se joindre quelques contestataires de l’ouverture humanitaire et interreligieuse du pape François. D’où le risque d’un nouveau schisme entre les adeptes de l’Eglise de Vatican II et les partisans de « l’Egise de toujours », autrement dit, de l’Eglise tridentine.

Dorénavant, la célébration de la messe selon le rite du pape Pie V obéira à des règles plus strictes. Elle ne pourra plus être chantée ou lue dans une église paroissiale. Et il appartiendra à l’évêque diocésain de l’autoriser ou de l’interdire dans le territoire de sa juridiction. En un mot, elle redeviendra vraiment « extraordinaire ».

Les réactions ne se sont pas faites attendre. Le site cath.ch publie une analyse de cet événement signée par Grégory Solari, directeur des Editions « Ad Solem ». Une réflexion intelligente et mesurée. Le rite « extraordinaire » a pu rallier à l’Eglise romaine quelques lefèbvristes, sans toutefois les convertir à Vatican II.

La dissension va bien au-delà du latin et du chant grégorien. La ligne de fracture se situe entre deux visions d’Eglise. L’une cléricale dirigée par des clercs séparés du peuple de Dieu, l’autre synodale, fondée sur la communauté des baptisés aux ministères variés. Il faut s’attendre au retour de quelques « ralliés » dans les rangs d’Ecône qu’ils n’ont, à vrai dire, jamais quittés.

Je trouve particulièrement « scandaleux » que ce soit l’eucharistie, « sacrement de l’unité », qui donne prétexte à ces divisions internes.

L’Eglise de Vatican II devrait aussi battre sa coulpe. Qu’avons-nous fait de la messe ? Un rituel froid, ennuyeux et inintelligible – même en langue vulgaire – qui ne parle pas au cœur de l’homme.

Par ailleurs, plutôt que réviser et assouplir les lois canoniques qui règlent l’accès au sacerdoce, on se contente de colmater artificiellement les brèches ouvertes par la pénurie de prêtres. Pire, pour faire face à cette réelle déficience on met en doute que la célébration eucharistique est le cœur vivant de l’Eglise, qu’on pourrait donc la relativiser et même s’en passer.

Bref, il ne suffit pas de remettre à sa juste place le rite extraordinaire, il faut encore que le rite ordinaire tienne toutes ses promesses.

(image : Calvin Neonardi/Wikipédia. Cette image est publiée sous licence internationale Attribution-ShareAlike 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0))

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