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Pentecôte

  • Fr. Guy

Coup de vent et coup de cœur

Je lis dans les Actes des Apôtres qu’au jour de la première Pentecôte un bruit venu du Ciel pareil à un violent coup de vent ébranla le lieu où se cachaient les disciples après que Jésus fut soustrait de leurs regards. Seuls, serrés les uns contre les autres, comme pour exorciser leur peur, ils s’attendent à subir le même sort que le sien. Ne les avait-il pas avertis que le disciple n’échappe pas à la malédiction qui pèse sur les épaules de son Maître?

Il m’arrive de penser que cette photo prise sur le vif pourrait tout aussi bien refléter l’ambiance actuelle de notre Eglise catholique. Celle de France en particulier, quoique la nôtre ne soit guère différente. Un sociologue issu de ses rangs la décrit sur son déclin et même en voie de disparition accélérée. Une décadence qui tout de même prit son temps : depuis le baptême de Clovis, « le sycambre adouci », jusqu’à aujourd’hui.

Pourquoi je parle de l’Eglise de France ? Une télévision catholique de ce pays a pris l’habitude de faire le tour des diocèses pour y repérer quelques germes susceptibles de raviver l’espérance. Las ! Une galerie d’évêques septuagénaires fatigués, la voix terne, le front bas, ployés sous le poids des abus qui en viennent maintenant à discréditer leur propre rang.

Ils s’efforcent tout de même à faire bonne figure et à donner le change sur ce tableau si peu convaincant. Celui-ci fait apparaître sur l’écran les deux ou trois plus jeunes prêtres qui lui restent, celui-là met en vedette la poignée d’ados en route vers les JMJ et le troisième n’en finit pas de faire l’éloge d’un groupuscule de laïcs engagés auprès des réfugiés. Tout cela est bel et bon. Mais, « où sont les neiges d’antan » ?

Eh bien, l’heure n’est plus à analyser le pourquoi du comment. Encore moins de donner libre cours à la nostalgie. Une Eglise s’en va ; une autre s’en vient. Laissons-nous secouer par cet ouragan qui vient du Ciel. Il casse nos baraques de tristesse, nous fait sortir de nos oasis et de nos ghettos, là où nous prenons nos aises tout en macérant dans l’amertume nos fautes et nos échecs.

L’Esprit met sur nos lèvres, après les avoir inscrits dans nos esprits et nos cœurs, ces mots devenus pour beaucoup insoutenables : « Le Christ est ressuscité. Le crucifié de la veille a repris vie ». Tout le reste n’est que bavardage.

Retournons à l’essentiel. Là, où blanchissent de nouvelles moissons sur des champs proches et lointains. Ne les voyez-vous pas ?   

Représentation du Saint-Esprit chrétien sous la forme d'une colombe, par Gian Lorenzo Bernini, dans l'abside de la basilique Saint-Pierre (Dnalor 01/Wikipédia)

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