Blog

Philippe Jaccottet et Jean-Pierre Jossua

  • Fr. Guy

Les deux versants de l’arrête

Que peuvent avoir en commun ces deux nonagénaires, le poète Philippe Jaccottet et le théologien dominicain Jean-Pierre Jossua, si ce n’est de nous avoir quittés l’un et l’autre ces toutes dernières semaines ?

Bien sûr, un même amour pour la Provence où ils avaient leur pied à terre.

Plus encore, l’intérêt que portait le plus jeune, féru de littérature « spirituelle », à l’œuvre poétique de son aîné. Bien avant que la Bibliothèque de la Pléiade ne fasse paraître en 2014 les œuvres complètes de Philippe Jaccottet, notre frère Jean-Pierre avait déjà fait paraître en 2002 aux Editions L’Harmattan un ouvrage intitulé : « Figures présentes, figures absentes. Pour lire Philippe Jaccottet ».

Tout naturellement donc, la revue dominicaine suisse Sources s’était adressée à Jean-Pierre Jossua pour présenter à ses lecteurs ce poète vaudois, né à Moudon, mais dont une bonne partie de sa longue vie devait s’écouler dans les limites de l’Hexagone, d’abord à Paris, puis à Grignan, dans la Drôme provençale.

J’ai relu ces jours derniers cet article intitulé « Philippe Jaccottet, très proche de nous » paru dans la livraison d’octobre-décembre 2014 de la revue Sources (p.27-38). Jossua se livre à une analyse très fine de la fibre poétique de Jaccottet, tout en marquant la ligne crête qui à la fois rapproche et sépare le poète agnostique et le dominicain qui fait acte de croyance.

Je ne puis que renvoyer les lecteurs de ce blog à l’article de Jean-Pierre Jossua. Je ne cite que ces extraits très révélateurs des convictions du dominicain : « Je puis me sentir extrêmement proche de lui (Philippe Jaccottet) et en même temps inexplicablement situé sur un autre versant, qui sépare du sien la très mince arrête de la foi. Comme si cet ‘invisible’ avait pour moi un nom » (p.37).

Et en écho, ces lignes du frère Jean-Pierre consacrées à Jaccottet citées dans sa notice nécrologique parue en février 2021 dans « Prêcheurs », le bulletin de la province dominicaine de France. Parlant de Philippe, Jean-Pierre écrit :

 Sa présence chantante au monde m’a rendu plus attentif aux signes de l’insaisissable dans le cosmos et la beauté des saisons. C’est une autre présence de Dieu au monde pour ceux qui sont d’abord sensibles à une foi qui se noue dans l’histoire et l’existence. 

© Éditions Gallimard

Retour

Commentaires

×

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner un nom valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner une adresse email valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Google Captcha Is Required!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont requis.

Soyez le premier à commenter