Blog

Propos de saison

  • Fr. Guy

Le philosophe français Maurice Bellet

« Un monde ancien s’en est allé  un nouveau monde est déjà né ! »

« Voici que je fais toute chose nouvelle. »

 

Maurice Bellet — qui nous a quittés l’an dernier — a passé sa longue vie à réfléchir sur la caducité et le provisoire de nos institutions religieuses, du christianisme en particulier.

Mais il a aussi esquissé en pointillé la foi nouvelle qui pourrait advenir.

Je livre ces réflexions glanées dans les écrits de ce prêtre, théologien, philosophe et psychologue. Elles sont bien de saison en ce mois de novembre où la liturgie ne cesse de nous rappeler que le ciel et la terre peuvent « passer » sans regret, du moment que la Parole et l’Amour demeurent à jamais.

 

Quand Dieu disparaît

« La première façon dont Dieu disparaît, c’est par effacement pur et simple. Nous avons déjà depuis longtemps quitté le temps des schismes : le grand schisme silencieux c’est celui des millions d’hommes et de femmes qui ont quitté sur la pointe des pieds et ne se sentent même plus préoccupés par la question. Ce qui se passe est au-delà de l’athéisme qui s’occupait encore de Dieu pour le nier ou le détruire. Ce n’est plus le meurtre de Dieu : il est enseveli et son tombeau est oublié et perdu.

Il n’y a plus de trace divine. Car c’est le mode d’existence de l’homme qui a tout à fait quitté cette région-là, où le divin faisait partie du présent et du nécessaire. Ce qui disparaît c’est notre relation d’homme à Dieu, qui constituait Dieu comme Dieu.

On peut encore parler de Dieu, si l’occasion s’en présente. Mais parler à Dieu ou entendre sa parole, cela n’a plus de sens. Quant à la pure élévation mystique, fût-elle toute philosophique, c’est une expérience du vide. »

 

Fin du christianisme et renouveau de la foi 

« Sommes-nous à la fin des fins de ce qui s’est appelé christianisme. Ou bine, quoi ? Quatre hypothèses.

La première, est la disparition pure et simple du christianisme, dont seuls demeurent des vestiges culturels et peut-être aussi quelque chose du côté de l’inconscient collectif.

La deuxième c’est sa dissolution dans des valeurs chrétiennes (respect de la personne, soin des souffrants et des pauvres, etc.) qui n’ont plus rien de spécifique, absorbées qu’elles sont dans le grand consensus autour des droits humains. Jésus est un maître spirituel admirable, mais pas plus.

La troisième est celle de la continuation du christianisme. D’une part, on conserve, on restaure, on rétablit et de l’autre on adapte, on arrange, on s’accommode. S’il y a opposition entre les deux tendances, c’est dans un espace commun, fondamentalement inchangé. Toutes deux sont dépendantes, même si différemment, de l’institution.

La quatrième hypothèse, c’est qu’on assiste bel et bien à la fin du christianisme en tant que discours englobant (un « - isme »). Quelque chose meurt, mais nous ne savons pas jusqu’où cette mort descend en nous et au même moment quelque chose s‘annonce dont nous ne savons ce qu’il sera. »

 

Jardins de Schönbrunn à l'automne, 2015 (Wikipédia)

Retour

Commentaires

×

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner un nom valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Veuillez renseigner une adresse email valide.

Veuillez renseigner ce champ.

Google Captcha Is Required!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont requis.

Soyez le premier à commenter