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Quand l’amour fraternel supplée aux parents

  • Fr. Guy

Le nouveau roman d’Amélie Nothomb

« Le livre des sœurs » est le troisième roman d’Amélie Nothomb que nous présentons sur ce site. Il vient de paraître cette année chez Albin Michel, son éditeur parisien préféré.

Il y eut d’abord « Soif » où l’auteure, de tradition et d’éducation catholiques, recompose une vie de Jésus selon les élans produits dans son cœur et sa tête par ce personnage hors du commun romanesque. Puis, « Premier sang », un hommage à son père « de sang » et à la lignée des Nothomb, immortalisée dans ce roman par son inénarrable grand-père, châtelain d’un manoir en ruines perdu dans les Ardennes belges.

Et voici « Le livre des sœurs », le roman de cette année, paru également chez Albin Michel. Tout au long de la lecture de ces 193 pages, je me suis demandé où l’auteure voulait en venir, quelle était la ligne maîtresse qu’elle poursuivait. Pas facile de le savoir, tant la trame du roman me paraissait invraisemblable. Histoire de deux sœurs évidemment, auxquelles s’ajoute celles d’une tante et d’une cousine passablement dévoyées et celle de parents qui s’aiment éperdument au point d’être indifférents à leurs enfants.

Des thèmes s’entrechoquent aussi : le rock, l’anorexie, le plaisir de lire, le suicide, la jalousie, les amours tumultueuses et « les mots » qui selon l’auteure « ont le pouvoir qu’on leur donne ». Libre donc à vous de les faire revivre et de vous les approprier selon l’humeur du moment.

Je fus bien sûr tenté de chercher dans ce roman des traces autobiographiques. Amélie Nothomb nous a habitués à ce genre d’exercice. J’imaginais la retrouver sous les traits de Tristane, l’aînée des deux sœurs, binoclarde et sorbonnarde, assoiffée de littérature et de poésie grecque. En fait, un être étonnamment triste comme pour faire honneur à son nom, le visage terne, dépourvu d’éclats pour attirer les regards.

Je faisais fausse route. Amélie s’imagine plutôt sous les traits de Laetitia, la cadette explosive et fantasque, liée à une sœur aînée dont elle se sent aimée. Il a fallu que je visionne un reportage auquel participait l’auteure pour que je puisse m’en rendre compte. A moins qu’Amélie Nothomb ait brouillé les cartes en jouant à la fois les rôles des deux héroïnes de son roman.

On ne saurait nier cependant qu’elle a voulu exalter à sa manière les relations « fraternelles » et, en un sens bien particulier, « amoureuses » qui peuvent se nouer entre frères et sœurs d’une même fratrie. Surtout quand font défaut l’amour et l’affection de parents qui se limitent à être géniteurs de leurs propres enfants.

Cette histoire n’est-elle que fiction romanesque ou comporte-t-elle des couleurs de réalité ? Parole aux lecteurs et lectrices du roman d’Amélie !  

© Albin Michel

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