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René (Bertrand) Luneau OP, 1932 – 2020

  • Fr. Guy

Un amoureux passionné de l’Afrique

Mon frère et ami René Luneau s’en est allé à l’âge de 88 ans.

Depuis quelques années, il était confiné en EHPAD, après avoir dû quitter Saint-Jacques, son couvent parisien.  

Là où il avait accumulé ses richesses sur l’Afrique et aimait faire part à ses visiteurs de sa riche expérience, accueillant aussi de nombreux prêtres africains en cours d’étude à Paris, les conseillant dans leurs publications.

J’avais fait la connaissance de René lors des Colloques du CREDIC (Centre de Recherche et d’Echange sur la Diffusion et l’Inculturation du Christianisme). J’appréciais alors ses interventions lumineuses, assaisonnées d’esprit de contradiction et surtout son amitié. Chaque fois que je montais à Paris, nous avions plaisir à échanger nos nouvelles africaines.

Je retranscris ci-dessous des extraits d’un premier hommage que vient de lui rendu le CREDIC.

« Après de nombreuses années en Afrique, cet ethno-sociologue est devenu chercheur au CNRS, dans le cadre du groupe de sociologie des religions, tout en enseignant à l’Institut catholique de Paris.

Au Sénégal, il avait lancé une revue avec des linguistes et des ethnologues pour étudier les problèmes de traduction. Il l’a ensuite continuée, seul, jusqu’en 2015. Plus de cent numéros, en 45 ans, d’« Afrique et Parole » ont été envoyés à ses lecteurs dispersés dans le monde. Il y faisait une revue des publications qui pouvaient intéresser ses interlocuteurs tout en (r)ouvrant des controverses qui lui étaient chères, privilégiant les approches de terrain.

Il a écrit de très nombreux ouvrages, en collaboration (par exemple, avec Louis-Vincent Thomas, « Les religions d’Afrique noire », « La terre africaine et ses religions ») ou seul, surtout chez l’éditeur Karthala où il était directeur de la collection « Chrétiens en liberté/Questions disputées ». On peut citer, pêle-mêle : « Chants de femmes au Mali », « Paroles et silence du synode africain », « Laisse aller mon peuple », etc.

René Luneau se passionnait aussi pour les paraboles qui l’ont beaucoup inspiré. Plus globalement, il s’interrogeait sur l’avenir du catholicisme dans son livre « Tous les chemins ne mènent plus à Rome » et d’une façon plus générale sur le christianisme : « Jésus, l'homme qui évangélisa Dieu » ou « Dieu, au plus près de l’homme » en sont quelques témoins.

Mais son souci majeur est resté, jusqu’au bout, de comprendre l’Afrique. »

(photo : dominicains.fr)

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