Sainteté laïque

J’apprends avec tristesse le décès accidentel de Ferdinand Luthiger et de son épouse.

Deux octogénaires qui ont trouvé la mort dans un lac qui devait leur être familier, celui des « Quatre Cantons ». 

Je n’ai pas eu la chance de rencontrer l’épouse et la « conseillère » de celui qui fut le deuxième « patron » de l’ « Action de Carême » des catholiques suisses, mais bien son mari, dans son bureau sis au 44 de la Habsburgerstrasse de Lucerne.

Et plus encore au Rwanda, quand il visitait le « Club Rafiki », un centre de culture et de loisirs en quartier populaire de Kigali, fondé et animé par des frères dominicains suisses et canadiens.

Je ne fus pas le seul Helvète à avoir fait partie de ce groupe. Notre regretté frère Clau Lombriser y prit sa place lui aussi tout au long d’une décennie. 

Je n’oublierai jamais le large et bon sourire de Ferdinand Luthiger. Emanait de son visage rayonnant un capital d’attention et d’amitié qui rendait confiance. Je sortais de nos entretiens rassuré sur l’avenir de notre projet un peu fou mais financé par l’Action de Carême. Ferdinand en avait tout de suite décelé l’enjeu et la portée.

On canonise aujourd’hui des couturières de village. Je ne prétends pas faire de Ferdinand Luthiger un « santo subito », mais je proposerais volontiers son couple en exemple de foi et d’espérance fortes et tranquilles face à un monde déchiré par l’injustice et la violence.

Nous avons besoin de leur sourire bienveillant et encourageant.