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Translation de reliques à Fribourg
- Fr. Guy
J’apprends que les « restes » de saint Pierre Canisius (1521 – 1597), fondateur du Collège St-Michel de Fribourg, jusque là conservés dans un gisant sous l’autel principal de l’église de cette institution, vont émigrer à la cathédrale et tenir compagnie aux reliques de deux « Saint Nicolas » : celui de Myre et celui de Flüe. Ce regroupement funéraire devrait favoriser la piété des dévots du célèbre Jésuite, esseulé dans l’église de son collège. Cet édifice soit disant « religieux » a pris l’habitude de n’ouvrir ses portes qu’aux amateurs de concerts, et autres spectacles, mais boude résolument les liturgies trop ostentatoires. Peut-être redoute-t-on qu’elles ne corrompent les jeunes collégiens !
Cette « translation » m’attriste. L’église St-Michel de Fribourg fut celle de mes jeunes années de collégien. Surtout, elle fut aussi celle de mon ordination sacerdotale, le 22 juillet 1962. Désormais témoin muet d’une époque où la foi catholique avait encore pignon sur rue en ville de Fribourg.
Faut-il le regretter ? Pincement de cœur, c’est certain. Mais je ne dirais pas que je suis nostalgique. Je partage l’avis d’Augustin d’Hippone qui affirmait que les murs ne font pas l’Eglise. Un cœur de chair vaut mieux qu’un temple de pierres.
Note
Pierre Canisius, canonisé par le pape Pie XI en 1925, passa les dernières années de sa vie à Fribourg (1580-1597). On peut encore visiter la chambre qu’il occupait dans le collège qu’il venait de fonder sur la colline du Betzé, alors un verger sur le haut de la ville.
Pierre Emonet SJ, un de ses lointains confrères genevois, vient de lui consacrer une biographie : Pierre Canisius. L’infatigable réformateur de l’Eglise d’Allemagne (1521-1597), Bruxelles, Lessius 2020, 192 pages. Une parution bien à propos comme pour réparer l’ingratitude des Fribourgeois de ce temps à l’endroit d’une grande figure de leur histoire.
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