Une première initiation au « transhumanisme »

Dominique Folscheid, Anne Lécu, Brice de Malherbe : Le transhumanisme, c’est quoi ? Cerf, 2019.

En format « poche », ce petit livre qui a pour auteur un philosophe, un médecin et un théologien veut répondre à ceux qui s’interrogent sur le mot transhumanisme, un vocable à la fois magique et mystérieux.

Sans doute s’agit-il de spéculations sur l’avenir de l’espèce humaine, mais toutes ne sont pas le produit d’un délire gnostique.

Robots, intelligence artificielle, génération humaine assistée ou modifiée envahissent déjà notre univers mental. Mais au-delà des performances techniques, se pose la question redoutable : quel sera l’avenir de l’homme ?

En fait, ce petit livre veut prolonger la réflexion d’un colloque tenu à Paris en mai 2017 au Collège des Bernardins. Le thème débattu était une « Critique de la raison transhumaniste ». Les trois auteurs du livre présenté ici — dont Anne Lécu, religieuse dominicaine — se proposent d’intéresser un public plus large que celui du Collège des Bernardins en reprenant les éléments essentiels du colloque dans un ouvrage de vulgarisation de très haute tenue. 

COLLOQUE CONCLUSIF CRITIQUE DE LA RAISON TRANSHUMANISTE 19 et 20 mai 2017 - « Une idéologie bien de notre temps ? » from Collège des Bernardins on Vimeo.

Quatre parties le composent.

La première présente un état des lieux de la galaxie transhumaniste : la bioéconomie, la fabrication des bébés, la stimulation cérébrale profonde, la psycho-chirurgie, la robotisation, le sport de haut niveau.

Suit une recherche sur les fondements philosophiques de cette idéologie, de Francis Bacon à Feuerbach en passant par Descartes et La Mettrie.

La troisième partie est une tentative d’interprétation et de critique qui se propose de réhabiliter la notion de finalité niée par le transhumanisme au profit de l’efficacité et de la rentabilité immédiates.

La quatrième et dernière partie, loin d’être dépourvue d’intérêt, répond au transhumanisme en esquissant les grandes lignes d’un « humanisme catholique » fondé sur « la dignité de la chair ». A cet effet, les auteurs recourent aux lumières de théologiens du XXe siècle et profilent quelques pistes bibliques qui mériteraient d’être approfondies.

En résumé, un excellent ouvrage, de lecture exigeante certes. Mais qui peut servir de support concis et précis à une première initiation au « transhumanisme ». J’en recommande l’usage à ceux et celles qui ne se contentent pas d’entendre ou de prononcer ce mot, mais désirent percevoir quelque chose de sa signification et de son importance.

Metropolis (1927) — Der Maschinenmensch