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Verte et sèche Gruyère !

  • Fr. Guy

Une parabole moderne

Excursion un peu folle en compagnie de ma sœur pour échapper à l’étuve genevoise. J’imaginais à tort que les hauts de l’Intyamon, les Sciernes d’Albeuve plus précisément, nous auraient valu ce souffle de brise légère auquel nous aspirions.

J’avais gardé un souvenir plus riant et plus vert de ce coin de terre, aujourd’hui assoiffé et désolé. La vaste bâtisse surnommée « Le Rosaire », jadis confiée aux Sœurs Dominicaines qui accueillaient des convalescents, est « une ruine », au dire du seul « indigène » que nous avons pu arracher de son portable pour pouvoir lui parler. Je rêvais d’étancher ma soif dans l’un des trois « restos » dont je gardais le souvenir. Las ! Tous étaient fermés ou transformés, y compris celui de la fameuse « Tante Marthe ».

Et nous étions, sans gourdes, à la recherche du verre d’eau qui, selon les Ecritures ouvre le paradis à celui qui l’offre. Ou d’un carré de toile de tente sur nos têtes pour éviter qu’elles n’éclatent au soleil brûlant.

Comme le chêne de Membré, voici l’imprévisible sur notre chemin. Une pancarte signale une chapelle orthodoxe. Je n’en avais jamais entendu parler. Une Sœur roumaine, à l’entrée, nous permet de franchir le seuil. Je m’affale devant les icônes, le temps de m’éponger. Deux minutes plus tard, la religieuse revient et agite son trousseau de clés. Il faut reprendre la marche sans être désaltérés.

Mais la chapelle catholique est toujours bien plantée au cœur de ce qui fut un village. Une source d’eau vive à proximité ? Mirage dans ce désert ! Le saint lieu est fermement cadenassé. Même pas une touche d’ombre offerte à ceux qui voudraient s’y reposer.

Mais, ô miracle, tout se termine en happy end. Dans ce qui fut autrefois « La Pinte de Lys », un groupe d’handicapés genevois tentent de se refaire une santé en humant à pleins poumons l’air frais des Vanils. Hum ! On nous prie d’entrer, on nous sert des rasades d’eau fraîche. Et personne ne nous presse à reprendre le chemin.

Alors, comme dans une célèbre parabole, je vous demande qui fut le prochain de ces deux promeneurs imprudents ? Et je retiens pour ma gouverne le mot final : « Va et fais de même ! »

 

 

« Été », Pieter Breughel le jeune, vers 1620. Wikipedia.

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