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Frère Benjamin Ekman

  • Fr. Guy

Plaidoyer pour une Église vraiment catholique

Le texte qui suit est extrait d’une interview avec le frère dominicain Benjamin Ekman, suédois, actuellement en étude théologique à Fribourg. Un itinéraire interreligieux complexe l’a conduit vers l’Église catholique. Du moins, vers celle qu’il a découverte dans son pays d’origine, apparemment si diverse de celle de France et peut-être aussi de celle de Suisse. Son propos devrait nous faire réfléchir :

« Les défis auxquels est confrontée l'Église en Europe sont en effet considérables, mais il est important de ne pas peindre toutes les régions avec le même pinceau. Dans l'Europe catholique, les inquiétudes concernant les institutions et le rétrécissement des communautés prédominent, mais je vois un paysage différent et passionnant en Suède. Nos paroisses sont multiculturelles, avec des communautés dynamiques de Polonais, d'Irakiens, de Syriens, d'Érythréens, et autres. Nous avons en même temps une vie liturgique qui est profondément suédoise, avec des hymnes traditionnels, qui sont un mélange de compositions luthériennes et de compositions catholiques. En Suède, nous sommes dans une situation où tout reste à construire. Ce qui est très différent d'une situation où tout doit être fermé. »

Si je comprends bien notre frère, une Église se construit en Suède tandis qu’une autre s’effondre en Suisse. Les catholiques de souche scandinave son assurément archi-minoritaires sur leurs terres, mais ils ont accueilli dans leurs petites communautés une foule de chrétiens venus d’ailleurs qui sans s‘imposer ont apporté une note de catholicité, indispensable à notre Église

Je relis dans cette relation l’histoire de la toute première évangélisation. Un éthiopien est baptisé par le diacre Philippe, des marchandes de pourpre le sont en Macédoine, des esclaves à Corinthe, des prêtres juifs à Jérusalem.

Surprenante diversité culturelle dont Jésus demeure le centre, lui qui fréquentait samaritains et samaritaines, pêcheurs du lac et fonctionnaires du fisc, Cananéens et judéens et, bien sûr, hommes et femmes, sans oublier les enfants qui le comprenaient mieux que les sages et intelligents.

La foi chrétienne ne s’identifie à aucune culture profane, mais les pénètre toutes. A condition qu’elles le désirent et en définissent la manière. Le Père Arrupe, qui fut général des Jésuites et passa l’essentiel de sa vie au Japon inventa le mot « inculturation » pour désigner cette mutuelle fécondation. Nos vieilles églises européennes en ont-elles pris conscience ? Plutôt que pleurer sur leur disparition qu’elles apprennent à rebondir aux rythmes des chrétiens d’ailleurs qui frappent à leur porte !

Le frère Benjamin Ekman au Couvent St-Hyacinthe à Fribourg (photo : fr. Ivan Zrno)

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